MURRAY ÉTEINT NADALBien parti avant l'interruption par la pluie samedi (à 6-2, 7-6, 2-3), Andy Murray (n°6) a conclu sa demi-finale contre Rafael Nadal, n°1 (4-6, 6-4), dimanche. L'Ecossais disputera lundi sa première finale en Grand Chelem, contre Roger Federer (n°2), quadruple tenant du titre.
Rafael Nadal (n°1) continue de marcher dans les traces de Björn Borg, malgré lui. Comme le Suédois, le dernier joueur à avoir réussi le doublé Roland-Garros - Wimbledon la même année, l'Espagnol n'a toujours pas remporté l'US Open, après sa défaite contre Andy Murray, n°6 (6-2, 7-6, [5], 4-6, 6-4). Mais le numéro un mondial a progressé en atteignant sa première demi-finale à New York, et présente une saison quasi parfaite dans les tournois majeurs, avec aussi une demi-finale à l'Open d'Australie et un titre olympique. Il devrait logiquement terminer la saison au sommet de la hiérarchie.
Sans douté fatigué par ses matches précédents, Nadal a concédé une défaite logique contre Murray, assuré d'occuper le 4e rang mondial la semaine prochaine. 2008 est l'année de la confirmation pour l'Ecossais de 21 ans, dont le talent avait été contrarié par des blessures et un mental encore fragile. Inconstant en début de saison (victoires à Doha, après une victoire sur Federer, et Marsille, mais aussi élimination au premier tour à Melbourne), l'Ecossais carbure au super depuis cet été. Il a atteint son premier quart en Grand Chelem à Wimbledon, après avoir remonté un handicap de deux sets contre Richard Gasquet. Puis il a joué les demi-finales à Toronto, en concédant sa cinquième défaite en cinq matches contre Nadal, avant de s'adjuger son premier Masters Series à Cincinnati. Seul accroc : une élimination d'entrée aux Jeux Olympiques, sans doute anodine pour un joueur très fier de ses origines écossaises, alors qu'il représentait la Grande-Bretagne à Pékin. Murray est particulièrement heureux d'atteindre sa première finale de Grand Chelem dans l'US Open, son tournoi préféré, et qu'il a enlevé chez les juniors. Si le physique tient, il a ses chances contre Federer, dominé deux fois sur trois. Le tennis britannique attend une victoire en Grand Chelem depuis le sacre de Jaroslav Drobny à Wimbledon, en 1954.
Murray supérieur dans tous les domainesContre Nadal, Murray a remporté un combat étalé sur deux jours, commencé sur le Louis-Armstrong dans des conditions humides avant l'arrivée de la tempête tropicale Hanna, puis repris sur le Arthur-Ashe à 3-2 au troisième set dimanche, sous un grand soleil. Et il a globalement dominé les deux périodes. Lors des deux premiers sets, Murray sert très bien (21 aces au total, 0 balle de break à sauver), prend la balle très tôt, surprend Nadal en l'agressant sur son coup droit, profite des balles courtes de l'Espagnol pour conclure les points (38 coups gagnants en deux manches) ou monter au filet, fait courir son adversaire. Du grand art. Seul bémol : son incapacité à convertir l'une de ses sept balles de break au deuxième set, après s'être montré réaliste dans le premier set (6-2). L'Espagnol, bousculé, commet des fautes inhabituelles mais atteint le tie-break grâce à son mental. Mais deux erreurs en revers lui font lâcher le jeu décisif (7 points à 5). Ses qualités de battant, et un moment de déconcentration, permettent à Nadal de breaker d'entrée et de se relancer (3-2, service à suivre) avant le renvoi aux vestiaires par la pluie.
Dimanche, c'est un Nadal transfiguré qui est de retour. L'Espagnol appuie plus ses coups, domine Murray dans l'échange et garde son avantage (6-4). Sur sa lancée, il manque une balle de break au début du quatrième set. Le numéro un mondial lance ses derniers feux. La suite du match est rythmée par les temps forts et les temps faibles de l'Ecossais. Murray concède trois jeux, en manquant sept balles de break, puis en concédant son service blanc par quatre grosses fautes. Puis il garde de nouveau la balle dans le court pour reprendre l'avantage (4-3). Et à 5-4, service Nadal, le destin choisit son camp. Murray se retrouve à deux points du match après avoir bénéficié de la bande du filet à deux reprises. Une mauvaise volée de l'Espagnol, puis une amortie manquée punie par un passing, scellent le sort de la rencontre. Nadal, toujours aussi fair-play, peut féliciter son vainqueur.
Les statistiquesNADAL
Aces : 7 (1 + 3 + 1 + 2)
Doubles fautes : 2 (1 + 0 + 0 + 1)
1ers services : 71% (67 + 74 + 79 + 75)
Coups gagnants : 32 (4 + 14 + 6 + 7)
Fautes directes : 40 (10 + 11 + 6 + 13)
Balles de break : 2/3 (0/0 + 0/0 + 1/1 + 1/2)
Montées au filet : 21/33 (3/4 + 10/14 + 5/6 + 3/9)
MURRAY
Aces : 21 (3 + 10 + 6 + 2)
Doubles fautes : 3 (0 + 1 + 1 + 1)
1ers services : 63% (53 + 71 + 80 + 64)
Coups gagnants : 65 (13 + 25 + 12 + 15)
Fautes directes : 54 (9 + 18 + 9 + 18))
Balles de break : 4/20 (2/2 + 0/7 + 0/1 + 2/10)
Montées au filet : 31/44 (8/11 + 8/12 + 4/6 + 11/15)
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